Deuxième site de production d’Airbus en France, Saint-Nazaire assemble, équipe et teste de nombreux avions, notamment l’A350 XWB, dont la mise en service aura lieu en 2014. Une nouvelle usine a été construite pour l’assemblage de cet avion. Ce bâtiment, d’une surface de 12 000 mètres carré, est équipé de deux ponts roulants, d’environ 60 mètres de portée, permettant de lever et déplacer des charges très lourdes. La structure du bâtiment est donc amenée à supporter plusieurs centaines de tonnes.
Construire en présence d’eau
Le sous-sol du site est constitué d’argiles molles, sur 25 à 45 mètres de profondeur puis de roches dures. La nappe phréatique affleure en creusant de quelques centimètres seulement.
Airbus souhaitait que l’usine soit construite dans un délai très court de six mois. Une autre technique a donc été privilégiée au drainage : le renforcement de sol par inclusions rigides. L’usine a ainsi pu être construite immédiatement après la mise en place des inclusions sans tassement de la couche d’argiles.
Chantier du site Airbus à Saint-Nazaire
© Photothèque Keller
Chantier du site Airbus à Saint-Nazaire
© Phototheque Keller
Le terrain a été renforcé par 2 200 inclusions rigides, des colonnes en béton de 40 centimètres de diamètre et de 25 à 45 mètres de long selon leur emplacement. Pour réaliser une inclusion rigide, le béton est coulé dans un forage jusqu’à la profondeur des roches dures. Une couche de graviers compactée a ensuite été mise en place sur les inclusions : les graviers transfèrent ainsi une grande partie des charges vers les inclusions puis aux roches dures.
Vibrer pour compacter
La couche d’argiles, impropre à supporter les fondations de l’usine, a été substituée sur 2 à 4 mètres de profondeur par la couche de graviers reposant sur les inclusions rigides. Etant donné qu’il n’est pas possible de faire travailler des engins de terrassement dans la nappe phréatique, le gravier a été compacté à l’aide d’un vibreur enfoncé 2 500 fois dans la couche de graviers. Ses vibrations entrainent le réarrangement des grains qui s’imbriquent mieux les uns dans les autres. Le sol ainsi densifié est prêt à accueillir la nouvelle usine.