Après la mise en service en 2007 du premier tronçon de Ligne à Grande Vitesse (LGV) Est Européenne entre Paris et Metz, RFF a lancé la construction de la deuxième phase entre Metz et Strasbourg, qui devrait être terminée en mars 2016. L’ensemble du tracé a été divisé en lots, attribués à différentes entreprises de travaux publics.
© Gilles Auriel - 2006
Profiler le sol pour faire rouler les TGV
Pour la construction d’une ligne de TGV, la première étape consiste à modeler le terrain naturel afin de réaliser une plateforme stable sur laquelle viendront se poser les voies : les pentes maximales doivent être de 3,5% afin de permettre au TGV de rouler à grande vitesse. Les talus et le sol d’assise doivent rester stables pour assurer in fine la sécurité de la circulation ferroviaire.
Des engins pour modeler le sol
La plateforme de la voie est réalisée grâce au mouvement des terres, c’est-à-dire des déblais et des remblais. Pour constituer les remblais, les matériaux sont excavés des déblais, transportés, mis en place et compactés. Chaque tâche est effectuée par des engins spécialisés, dont certains, travaillant en groupes, sont appelés échelons.
Les études de sols ont permis d’optimiser le mouvement des terres pour permettre le réemploi d’un maximum de matériaux afin de limiter les coûts et les conséquences environnementales.
Le décapage
Le décapage est la première activité du terrassement : elle consiste à retirer 20 à 30 centimètres de terre végétale et à les stocker pour une utilisation ultérieure telle que les aménagements paysagers ou la culture.
Le déblai
Le déblai consiste à enlever les bosses du relief, pour les transportrer et les mettres dans les creux du relief ; ces opérations permettent d'aplanir le terrain.
Le remblai
Le remblai consiste à apporter de la terre pour élever le terrain ou combler un creux du relief.
Le réglage
Le réglage est la dernière étape : le sol est nivelé et compacté afin d'atteindre au centimètre près la côte désirée.
La couche de forme
La couche de forme est une couche uniforme de matériaux soigneusement sélectionnées sur laquelle sera posé le ballast (lit de pierres et voies de chemin de fer).
Quelques chiffres
Réalisation d’un déblai de 35 mètres de hauteur sur 2 kilomètres de longueur.
Consolidation de 4 kilomètres de remblais sur des sols mous situés en zone inondable.
11 millions de mètres cube déplacés pendant les 30 mois de travaux.
Un écosystème préservé
Pour assurer la biodiversité et limiter l’impact de la construction de la ligne sur l’écosystème, de nombreux aménagements ont été réalisés pour permettre le passage des animaux. Sur le linéaire des 44 kilomètres, 45 passages petite faune, 6 passages grande faune et 2 boviducs ont été construits. Des dispositions spécifiques ont été prises pour les batraciens, espèces particulièrement vulnérables, avec la réalisation de batrachoducs et la création de nouvelles mares pour remplacer celles impactées par la construction de la ligne.